Tandis que le soleil commençait à faire apparaitre ses premiers rayons à travers les rideaux peu opaques de la chambre d’Alix, l’étage était silencieux. Le calme y régnait plein, et pourtant on pouvait entendre les nombreux habitants passés et passés devant la petite ruelle de l’hôtel, certainement les clients qui s’affairaient. Les quelques rayons de soleil qui arrivaient à passer s’attaquait au visage endormit de la jeune femme. Au contact de la lumière cru, ses yeux se froncèrent et elle finit par se retourner de l’autre côté, tout en soupirant. Voulant se rendormir, elle fit mine de refermer les yeux. Elle était tellement bien dans son rêve. Dans son endroit préféré, la blondinette était installée auprès de Dhimitrios, tandis que son frère totalement d’accord avec ça, vivait sa propre aventure. Bien entendu, c’était un rêve, mais elle avait tout de même le droit de rêver ? Elle en rêvait, il la hantait et elle était impuissante. Elle traina quelques instants dans son lit avant de revenir à la réalité. S’appuyant sur le coude, elle se releva et sourit. Aujourd’hui était un grand jour. Un jour magique qui revenait tous les quatre ans. Et pendant quatre ans, Alix l’attendait patiemment. Depuis toute petite, elle aimait cette période. Une période qu’elle chérissait avec sa famille ; avec qui elle passait la plupart de son temps. Mais…aujourd’hui, ces parents étant mort, elle trouvait que cette période était vide, mais elle continuait de l’aimer. Comme pour leur faire honneur. Ils aimaient ces jeux, alors autant les savourer pleinement, c’est ce qu’ils auraient voulu. Ils lui manquaient tellement, après tout elle avait continué à être élever et à grandir sans ses parents, et ça c’était vraiment un coup dur pour la famille Gregarias. Heureusement que son frère avait été là ; a vrai dire…il ne lui restait plus que lui et elle l’aimait pour ça. Pour être quotidiennement avec elle, pour qu’il se soit battu afin de ne pas être séparé de sa ville, de son frère et de leur hôtel, pour l’amour qu’il lui renvoyait en échange. Bref, son frère était tout pour elle. Elle se réjouie à l’avance de passer une telle journée rien qu’avec lui ! Parce que oui, comme chaque année ils s’étaient inscrit en équipe au championnat, et ils comptaient bien le remporter, cette année. Se levant, elle alla directement sous la douche. Une bonne douche fraiche avant de passer toute la journée sous le soleil ardue de la Grèce était une bénédiction. Alix sortit rapidement, et coiffa ses cheveux et finit par s’habiller d’un simple jean et d’un débardeur. D’une simple baguette chinoise, elle attacha ses cheveux encore mouillé et mis les quelques bijoux ; qui ne la quittait réellement jamais. C’était le pendentif de sa mère qui avait traversé les siècles. Orné de petites arabesques, le pendentif était un simple ovale où on pouvait y ajouter deux photos en l’ouvrant. Bien entendu, elle avait mis une photo de ses parents, et une de son frère et elle. Et a son poigné, une petite gourmette assez masculine que son père avait eue depuis sa naissance. Arrivant dans le salon, elle trouva un morceau de papier sur la table de la cuisine. Un mot de son frère. « Je suis descendu sur la place pour aider l’organisation, rejoins moi dès que possible » Alix soupira. Il ne l’avait pas attendu. Tempi, elle se dépêcherait. Déjeunant un bol de céréale – oui, malgré ses 22 ans, Alix est une grande enfant – elle s’était réfugier sur le balcon afin d’apercevoir le monde qui commençait s’attrouper sur la petite place un peu plus bas. Reposant son bol dans l’évier, elle récupéra un tout petit sac qu’elle mis en bandoulière avec ces affaires préalablement fourrés à l’intérieur et sorti de l’étage. « Alex, reste quelques heures afin d’accueillir le couple qui arrive ce matin, et rejoins-nous compris ? Ne reste pas ici, profite de cette journée » fit-elle au réceptionniste. Il voulu protester comme quoi l’hôtel avait besoin de quelqu’un pour le faire tourner, mais elle répondit en sortant. « Aucune excuse ! » Pour une fois qu’elle disait à un de leur employé de prendre congé, il se plaignait. Certes, son frère allait surement dire la même chose, mais elle s’en fichait. Tout le monde avait le droit de profiter cette journée !
Descendant rapidement les grandes marches qui menaient sur la place, la jeune femme commençait à slalomer parmi les passants, et elle se réjouissait qu’il y’a déjà autant de monde. Arrivant sur la grande place, elle s’émerveilla comme lorsqu’elle était petite. Les stands étaient installés, les gens commençaient à s’échauffer, à tenter des épreuves. Les éclats de rires se firent entendre, tandis que certains avaient allumés leur radio. Des gens commençait à danser, à manger des spécialités locales. A cette vue, Alix ne pu s’empêcher de sourire. Ca lui rappelait tellement son enfance, et ses parents. Son regard finit par tomber sur le ciel, et elle se dit : « C’est pour vous, maman et papa ! ». Continuant à slalomer entre les personnes, elle s’avança au cœur de la place afin de rejoindre son frère. Saluant quelques amis et connaissances, elle épit l’horizon afin de trouver son fraternel. Au fond d’un petit groupe, il était là, à expliquer un jeu à des petits bambinos. Le regardant, elle se rappela la façon dont il avait toujours été avec elle, et elle se dit qu’elle avait la chance d’avoir un frère comme tel, un petit homme avec un grand cœur. Son frère finit par la voir et lui fit signe de le rejoindre. La blondinette fit signe de la tête et lorsqu’elle commença à s’avancer une main parmi la foule. Tandis que ses cheveux valsèrent dans l’air, elle se retourna et fit se retrouva face à face avec lui. Non, pas maintenant. Pas devant tout le monde. Et encore moins devant son frère. Restant scotché pendant quelques instants, elle se retourna histoire de s’assurer que son frère ne la regardait pas –ce qu’il ne faisait pas- et attrapa sa main. Se faufilant dans la foule, elle l’emmena dans une petite ruelle, perpendiculaire à la place. Elle avait fait tout ça tellement rapidement qu’elle ne pu s’empêcher de le bloquer contre le mur. « Qu’est ce que tu fiche ici, Dhimitrios ? » Regardant vers la place, elle aperçu son frère occupé à parler aux enfants. Son cœur commença à redescendre tandis qu’elle replongea ses yeux sur le nouvel arrivant. Constatant qu’elle avait toujours sa main dans la sienne, elle la lâcha aussitôt et fit mine d’attendre une réponse afin de dissimuler son malaise.

Les jeux olympiques, une tradition que sa mère n’avait pas oubliée de mentionner pendant leurs nombreuses discussions. Elle lui avait parlé des traditionnels jeux olympiques d’Athènes, qui se produisaient un peu partout aujourd’hui, ils regardaient d’ailleurs la télé à chaque fois que cet évènement arrivait. Un évènement que ça mère ne voulait en aucun cas rater, alors tous les 4 ans, c’était avec plaisir qu’ils regardaient les épreuves, pronostiquant les résultats. Elle n’avait pas oubliée de lui parler des jeux olympiques de la ville de Galaxidi, une ville dont à l’époque, elle adorait parler, seulement sans jamais précisé que c’était de là qu’elle venait. C’est en fouillant qu’il avait découvert que sa mère venait de ce village, il ne savait pas pourquoi elle ne lui avait jamais dit et c’est la curiosité poussée à vif qu’il s’était mis en quête du pourquoi. Il en était sûr, une partie de sa famille vivait encore ici, dans l’ancien quartier, sa famille était une très vieille famille. Ils étaient venus quelques siècles plus tôt d’Athènes pour s’installer dans le petit village. Il le savait grâce à sa mère qui obsédée par l’histoire, plus particulièrement la sienne avait fait de nombreuses recherches depuis le Mexique. Dhimítrios avait donc trouvé nombre de photos, de cartes, lettres, dont une récente, d’une tante, qui prenait des nouvelles de lui et de sa mère. Puis elle parlait de sa fille qui voulait voir son cousin, lui en somme. Il cherchait donc cette cousine pour remonter à la tante, seule photo, une photo datant de mathusalem. Elle devait avoir six ans à peine, aujourd’hui elle avait le même âge environ que lui, il faudrait donc user de son talent d’observation pour retrouver cette fille !

Bref… Galaxidi était spéciale pour ce qui était des jeux olympiques. Ce n’était pas des épreuves traditionnelles, bien que le village soit en parti traditionnel, surtout du côté ancien… Il y avait beaucoup de petites épreuves faites pour distraire et s’entendre avec convivialité. Dhimítrios saisit cette occasion pour aller faire un tour du côté ancien auquel il n’avait pas pu vraiment accéder, du à cette guerre. Il avait d’abord cherché du côté du nouveau, sans trop oser passer de l’autre côté. Il espérait y croiser sa famille qui le reconnaitrait surement, il était le portrait de sa mère au niveau physique, ceux qui la connaissaient avait toujours un moment de surprise lorsqu’ils le voyaient. La ville allait être réunit, il y aurait surement Alix. Alix… Doux prénom, celui de cette jolie grec qui pour une raison inexplicable le fuyait comme la peste mais cédant parfois et le laissant s’introduire dans sa vie par bribes. Il voulait plus, comme jamais. Cette blonde l’avait rendu fou, il ne voulait qu’elle, ne cherchant qu’elle. Si bien que ses recherches avaient plusieurs fois été mises de côté pour la retrouver elle. Elle ne voulait pas le voir, pas lui parler, elle ne voulait rien qui fut en rapport avec lui semblait-il. Cette idée l’attristait, mais il comptait bien la faire changer d’avis. C’est ainsi qu’il s’était décidé à profiter de cet évènement pour s’immiscer dans le vieux quartier. Il voulait gouter à cette fête dont sa mère avait tant de fois fait l’éloge, chercher sa famille, ses traces, et la jolie blonde dont il était furieusement attaché.
Il se leva avec entrain, heureux de ce début de journée en Grèce. Il ouvrit la fenêtre, pénétra sur son petit balcon, savourant l’air frais du matin et les rayons de soleil venant réchauffer sa peau avec douceur. Il regarda le ciel, avec un sourire, comme pour dire : Maman, j’espère que tu es fière de moi. Elle devait l’être, elle qui avait toujours dis qu’ils repartiraient en Grèce, qu’il devait connaitre la vérité, au début, tout n’était que question d’argent. Tu verras mon fils, un jour on l’aura l’argent pour partir ! Qu’elle disait. Lorsqu’ils l’ont eu, la maladie est venue détruire leurs rêves. Alors, comme un pèlerinage, Dhimítrios est venu ici. Depuis trois mois… Déjà… Au début il logeait dans un hôtel, puis il s’est décidé à louer un petit appartement. Il commençait à se demander si il ne voulait pas rester ici jusqu’à la fin de sa vie. Ce village, cette ambiance, cet endroit, tout était comme disait sa mère, tout respirait le bonheur. Malgré cette guerre des clans ou Dhimítrios essayait de passer inaperçu.

Il prit une rapide douche, enfila rapidement un tee-shirt et un jean, attrapa ses clés, sa veste et sortit. Il s’arrêta sur le chemin, dans la petite boulangerie et acheta son croissant qu’il manga sur le chemin. Une fois arrivé sur la place mama, qui était la place traditionnelle de Galaxidi. Il remarqua que dans cette foule, il ne trouverait jamais personne, qu’importe, il aimait es défis. Il se lança tête la première dans celui-ci. Il marcha, cherchant et épiant chaque recoin à la recherche d’une tête familière. Il la trouva, Alix était là, faisant signe à quelqu’un, qui lui souriait. Il sentit monter en lui une sorte de colère. Etait-il jaloux ? Apparemment. Tout de même lui jaloux, c’était tellement inattendu qu’il resta bloqué quelques instants. Il la vit s’éloigner pour se rapprocher de l’autre bellâtre ! Ah pas question, il la rattrapa alors, avec le sentiment qu’il devait tout tenter, pour enfin comprendre la demoiselle. L’accueil ne se fit pas chaleureux, elle se retourna vérifiant que l’autre nigaud ne regardait pas et l’attrapa pour l’emmener dans la ruelle plus loin, à l’écart de la foule et des regards. Elle le plaqua contre le mur et sur un air farouche lui demanda :

« Qu’est-ce que tu fiche ici, Dhimitrios ? »

Elle lâcha sa main et le regarda, attendant sans doute une réponse précise, claire et peut être même des excuses. Qui sait ? Elle était tellement imprévisible que Dhimítrios s’attendait à la voir faire sortir d’un chapeau imaginaire des lapins. Il commença, un peu hésitant, mais avec fermeté, pour lui faire comprendre qu’il n’était pas une poupée, on achète, on garde ! On ne jette pas pour la reprendre quand ça nous arrange et continuer ce manège tout le temps. Non ! Lui il voulait des réponses, il avait bien trop de questions en tête.

« - Je te cherche tiens ! J’ai une question, pourquoi est ce que tu me caches, je te fais honte ? Ah non, tu dois avoir peur des quand dira-t-on… »

Ce devait être ça, il essayait du mieux qu’il pouvait de trouver une raison à cette mascarade, il n’était pas horrible, n’avait pas de mauvaise réputation, il n’avait rien fait qui justifiait ce besoin de ne pas être vu avec lui. Il gardait une mine ferme, sans un sourire, bien qu’il avait envie de sourire, il était tellement heureux de revoir ce visage, qui même renfrogné semblait toujours aussi beau et charmant. Il avait appris par les histoires qui circulait qu’elle était très influente dans la ville, faisant partie des familles fondatrices, ses parents étaient morts, il ne restait que son frère qui gérait l’hôtel de famille. Il n’avait rien pu savoir de plus sans éveiller les curiosités des habitants qui adoraient les potins, commérages en tout genre.