Ma vie est plutôt banale, mais je vais quand même tenter de vous la conter. C'est un beau jour de mai que je suis né(e), le 17 mai 1985, à Galaxidi. Je suis arrivé(e) dans une famille plutôt condition de la famille et je suis la cadette de ma famille. Aujourd'hui, j'ai 25 ans et je suis plutôt une personne calme, rêveuse, déterminée, ambitieuse, paisible, douce, attentive, à l'écoute, parfois réservée, tolérante, rancunière, sensible, fidèle, indépendante. J'ai suivi des études de lettres modernes afin de devenir serveuse et artiste à mes heures perdues. Dans la vie, l'amour est parfois une chose bien difficile même en étant bisexuelle ; je suis donc célibataire. Je suis à Galaxidi depuis ma naissance et je trouve le coin plutôt joli et sympathique.

Ce que j'aime ? Beaucoup de choses comme par exemple ma famille, la danse, la mer, mon chien, voyager, m'amuser, l'insouciance, le cinéma, la bonne bouffe (surtout celle de ma mère), le bon vin, la musique, le soleil, l'odeur du miel, le son d'un vinyle, le vent dans mes cheveux, travailler l'argile. En revanche, je déteste l'intolérance, m'ennuyer, l'humour gras, les touristes qui ne laissent pas de pourboire, son putain de parfum qui m'enivrait avant, avoir la gueule de bois (qui aime ça, en fait...), les gens qui vivent dans leurs regrets, les soirées foot, porter des talons, les machos, ne pas pouvoir me brosser les dents. Les gouts et les couleurs ne se commandent pas, hein. Comme tout le monde, Je possède quelques manies et habitudes comme par exemple je mordille toujours les pailles quand j'en ai dans mon verre ; j'arrache l'étiquette des bouteilles que j'ai à portée de main. Dans la vie, je suis plutôt du genre à danser, peindre, dessiner, chanter sous la douche. Un talent caché ? Peut être bien. Quoi qu'il en soit, depuis petit(e), j'en ai vu des vertes et des pas mures. La plus marquante ? C'était quand j'avais quatorze ans et que je me suis claqué un adducteur à un échauffement de danse, un mois avant de passer le concours pour intégrer une formation de danse moderne. Bref, autant dire que ça a mis fin à toute possibilité de carrière en danse. Minable, hein ? Enfin bref, voilà ma vie, mon univers, bien que je préfère garder quelques mystères.

Ma vie a commencé et se terminera sans doute à Galaxidi. Je suis née un 17 mai et, d'après ce que ma mère raconte toujours, il faisait déjà très chaud ce jour-là. C'est sans doute pour cela que je n'ai jamais pu me résigner à quitter le soleil de ma ville natale, tout en rêvant cependant à des horizons lointains. J'ai donc toujours vécu avec mes parents, dans une maison typique du village, à quelques mètres de la plage. Je crois que je ne supporterais pas de vivre sans la mer, sans sentir cette odeur salée chaque jour ou voir cette grande étendue bleue devant moi. J'aime Galaxidi mais quelque part j'ai l'impression que c'est devenu une sorte de prison dorée, un endroit dont je n'arriverais jamais à m'échapper...

Mes parents se sont rencontrés au lycée et, d'après ce qu'ils disent, ils s'entendaient plutôt mal au départ. Je ne sais pas trop qui a réussi à séduire l'autre en premier (leurs versions se contredisent à chaque fois) mais le fait est que un an après leur rencontre, ils sortaient ensemble. Ils se sont mariés à 20 ans. Quatre ans plus tard, mon frère naissait, je le suivais deux ans et demi après. Mes parents s'aimaient sincèrement et je pense que ça s'est ressenti dans leur manière de nous éduquer, mon frère et moi. Ma mère, je l'ai toujours trouvée belle à couper le souffle avec ses longues boucles dorées et ses yeux verts. J'aurais aimé lui ressembler mais il faut croire que la nature a décidé de me donner plus de traits paternels que maternels, quand bien même tout le monde me dit le contraire. C'est elle qui m'a inscrite à mon premier cours de danse. J'avais seulement cinq ans mais je m'en souviens très bien ; c'était un cours de danse classique et je me sentais mal à l'aise face à cette dame, que je trouvais vieille et hautaine. Elle m'a rapidement trouvée très douée et aujourd'hui encore, je ne sais pas si ça a été un mal ou un bien, si ça l'a adoucie ou au contraire rendue plus exigeante avec moi. Quoiqu'il en soit, la danse est rapidement devenue une passion envahissante dans ma vie. Je me gavais de ballets, musiques ou de tout genre de choses qui avaient un rapport avec la danse. Comme beaucoup de petites filles passionnées, je me suis rapidement prise à rêver en faire mon métier. A dix ans, j'ai découvert la danse moderne et ai mis la danse classique de côté. Ça a certainement payé puisque, environ quatre ans plus tard, on me proposait de passer les tests pour intégrer une formation de danse moderne. Après avoir négocié avec mes parents (surtout mon père, en fait), j'ai pu m'inscrire. Mais, je ne partis jamais de chez moi puisque, quelques semaines à peine avant le concours, je me blessais à l'entrainement. Cela sonna la fin de mon rêve puisque, même si j'ai pu poursuivre la danse après une longue période de repos, j'ai toujours su que ma chance était passée... En même temps, c'est lorsque j'étais blessée que, faute de ne pouvoir faire ce que je voulais, j'ai commencé à dessiner et à lire une multitude de classiques. Donc, quelque part, cela m'a amené à m'intéresser à d'autres choses dont je me moquais éperdument avant et qui aujourd'hui me manqueraient.

Je n'ai jamais été une enfant très expansive. Non, j'étais plutôt discrète, un peu réservée. Je crois qu'en fait je n'ai jamais été très sure de moi. Si mes parents et institutrices étaient ravis de mon caractère si facile, de mon côté, j'aurais aimé être plus sociable ou que sais-je. En fait, j'ai souvent eu l'impression qu'il me manquait ce petit truc en plus qui fait qu'on remarque les gens, qu'on s'intéresse à eux. C'est sûrement pour cela que j'ai été à la fois flattée et méfiante que quelqu'un comme Anyse, le zouave de service, s'intéresse à moi. Enfants, nous sommes rapidement devenus amis et, ses parents m'ont avoué plus tard qu'ils m'aimaient bien en raison de l'influence positive que j'avais sur leur fils. J'ai d'ailleurs compris plus tard que sa mère et moi partagions le même prénom, c'est sûrement ce qui l'a attiré vers moi en premier lieu. Nous n'étions pas les meilleurs amis du monde. On s'entendait bien et on traînait ensemble. Quelque part, cette amitié nous faisait du bien à l'un comme à l'autre, sans toutefois qu'on ne s'en rende compte (ou peut-être qu'on ne se l'avoue). On s'est perdus de vue au lycée, quand il s'est fait renvoyer du lycée. Je pensais, à tort ou à raison, qu'il n'était en fait rien d'autre qu'une grande gueule et je ne me suis jamais réellement demandé ce qu'il était devenu. Ce n'est que plus tard que j'ai compris qu'il pouvait finalement m'apporter bien plus que ce que je pensais. Il me sortait en fait de mon ennui, c'était comme un vent de fraîcheur dans mon quotidien bien morne. Quand je me suis rendue compte que j'avais plus besoin de lui que je voulais l'admettre, il était déjà trop tard puisque j'appris bien vite qu'il avait quitté Galadixi. Après quelques temps, je me décidai à aller voir ses parents, avec qui je m'étais plutôt bien entendu, qui m'apprirent qu'il faisait une sorte de tour du monde et était pour le moment à Melbourne, Australie. Sur un coup de tête (chose peu commune chez moi), je décidais donc de prendre des vacances en Australie et le contactai pour qu'il m'accueille. Quelque part, j'espérais que ma présence le fasse revenir en Grèce... J'espérais sans doute aussi réveiller une espèce de flamme en moi parce qu'avec lui j'avais l'impression d'oser beaucoup plus que quand j'étais seule. J'y suis restée presque trois semaines (l'Australie m'a enchantée et Anyse a été un bon guide) mais j'ai compris au bout de deux jours à peine que ma tentative était vaine. Anyse n'était pas décidé à revenir dans sa ville natale ; il avait soif d'ailleurs et puis surtout, il avait vécu des milliers de choses que je ne pouvais pas comprendre. Je me suis sentie presque pitoyable en l'entendant parler de toutes ces choses magnifique ; c'était comme si j'étais redevenue une gamine qui écoutait des contes de fées avant de m'endormir.

Je suis donc retournée à Galadixi seule après ces vacances et ma ville natale me parut bien fade. Sans grande conviction, je me lançai dans des études de lettres classiques. Je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie mais cette spécialité était celle qui me "parlait" le plus à l'Université de la ville. On peut dire qu'à cette époque de ma vie, je me laissais plus porter par les événements qu'autre chose. J'ai vu les promoteurs racheter et détruire des maisons où j'avais joué, enfant. Quelque part, j'espérais que ça dynamise la ville mais ça a plus semé la zizanie qu'autre chose ! Et au final, les bâtiments ne sont ni beaux ni intéressants alors j'ai rapidement déchanté...

J'ai bossé en parallèle à mes études, dans une librairie et l'été, il m'arrivait de faire des extras en tant que serveuse dans un petit restaurant d'un ami de la famille. C'est là que je l'ai rencontré, nous étions en juillet. J'espère un jour pouvoir parler de lui sans ressentir autant de tristesse et de colère à la fois... Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas alors je risque de sonner plutôt amère. Lui, c'était un touriste, comme j'en voyais défiler tant mais il n'était pas de ceux qui parlent un anglais approximatif ou, pire encore, exagèrent chaque syllabe comme s'ils parlaient à des attardés mentaux. Non, lui, il était entré dans le restaurant et l'avait littéralement illuminé ; j'avais trouvé en lui l'étincelle que je me désespérais de trouver un jour... Il était souriant, un peu charmeur et puis surtout, il venait d'ailleurs. Il revint le lendemain, au déjeuner puis au dîner, prétextant que la cuisine était divine. Il était seul et discutait beaucoup avec tout le monde. Ça se voyait qu'il aimait voyager et vivait sûrement de cela. C'est surement ce qui m'a autant attiré chez lui. Finalement, j'ai dû lui plaire aussi puisque le deuxième soir, il me demanda à quelle heure je finissais et m'attendit. Il se montra très entreprenant et ne tarda pas à m'embrasser. Les étrangers, ils aiment bien flirter avec les jeunes filles locales, sûrement que ça leur laisse un meilleur souvenir de l'endroit ou que sais-je... Quoiqu'il en soit, j'étais une grande fille et j'avais déjà eu quelques aventures avec des touristes de passage ; c'est d'ailleurs avec une italienne que j'ai couché pour la première fois avec une femme. Bref, je l'ai donc suivi là où il logeait et on a couché ensemble. A ma grande surprise, il est revenu le lendemain à la sortie du restaurant et ainsi de suite. J'aurais sûrement dû me méfier mais au lieu de cela, il me plaisait de plus en plus. On a discuté, beaucoup. Je savais que je ne le reverrais plus après quelques jours (et quelque part, j'avais peur qu'il parte sans me prévenir) alors je lui ai tout déballé, notamment que je rêvais d'une vie comme lui mais que j'étais bien trop trouillarde pour m'aventurer là-dedans seule. A ma grande surprise, il me demanda de venir avec lui. "Viens, tu pourras choisir où on va ensuite... Laisse-toi aller, voyons, tu ne vivras qu'une fois !" J'étais amoureuse (ou stupide) et j'ai accepté rapidement. Le temps de régler les détails administratifs et on décollait pour le Brésil !

Au départ, tout se passait pour le mieux ; on allait de ville en ville. Je ne m'étais jamais sentie si vivante, j'avais l'impression d'être à ma place. C'est là que je me suis intéressée à la photographie, en utilisant son appareil à lui, un argentique que j'ai mis du temps à dompter. Et puis tout bascula au début de l'année. On avait décidé de rester dans un village qui nous avait plu ; il aimait bien les petites villes atypiques, comme Galadixi. Là, il commença à être beaucoup moins là ; s'absenter, découcher, partir en escapade de son côté. On a commencé à se disputer et lui me disait que ce n'était pas la vie qu'il s'imaginait, que je l'étouffais. Bref, la situation tournait au vinaigre et je me pris à détester l'endroit où on était. Je réussis à le faire partir, changer d'air pour une grande ville qui m'avait toujours fait rêver : Rio de Janeiro. Là, je devins jalouse ; le genre de fille que je n'avais jamais été et qui se persuadait de sentir le parfum d'une autre sur lui et fouillait ses poches. Au bout de quelques semaines à ce rythme, il m'a quittée. Je m'y attendais mais ça m'a dévastée. Je pensais peut-être qu'il tenait plus à moi que cela... J'ai donc essayé de rester au Brésil mais les rues de Rio me paraissaient ternes et j'avais sûrement peur de l'y croiser à nouveau. Je me suis donc décidée à revenir de là où je venais ; Galadixi et, plus précisément, chez mes parents. J'ai passé quelques jours à me morfondre sur mon sort avant de me laisser traîner par mon père pour aller boire un verre. C'est là que j'ai entendu quelque chose qui m'a scotchée ; Anyse serait de retour à Galadixi... Ça pourrait être amusant de le revoir, qui sait ?

Hey ! Alors moi j'ai connu le forum via un magnifique forum sur Liverpool =) Mais j'suis venue ici parce que Anyse m'a harcelée pour que je vienne ! (Non, c'est pas vrai, je vous rassure =))Mon p'tit nom à moi c'est So-cherry et je suis ben vieille pour qu'tu veuilles connaître mon âge ! Mais j'ai toutes mes dents encore, donc rassure-toi, je suis loin des 80 piges !